mercredi 29 juin 2011

Du Limon dans le Dérailleur ? Mais qu'est-ce que c'est ?

Voilà presque deux ans que j'y pense.
Deux ans qu'une petite idée au fond de la tête, l'air de rien, est devenue rêve, que ce rêve est devenu projet, que ce projet est devenu imminence.

Du Limon dans le Dérailleur, qu'est-ce que c'est ?
Début Juillet 2011, je m'élancerai, à vélo et en solitaire, dans un périple d'un an et demie. Le but : rallier Nancy à Shanghai, en longeant les vallées de quatre grands fleuves mythiques : le Danube, le Gange, le Mékong, et le Yang-Tsé. 
En guise de toit, la belle étoile, la tente ou l'hospitalité qu'on aura bien voulu m'accorder. En guise de repas, des tonnes de riz, le festin des boui-bouis ou le dîner qu'on aura bien voulu me faire partager. 
En guise de maison, mon vélo et la terre entière.
Ce n'est pas un exploit sportif (les trente kilomètres quotidiens que je compte faire seraient un affront à ceux qui partent pour dépasser leurs limites physiques et morales...), ni un défi que je me lance à moi-même, mais une promenade au bord de la terre, une flânerie au fil de l'eau, la promesse de rencontres nouvelles chaque jour et de vies partagées l'espace de quelques heures...

Et pourquoi un blog ?

 Mais pas que ça. Si je pars, c'est pour découvrir, comprendre, et partager ; partager avec les gens que je croiserai, mais aussi avec vous. Je veux par le biais de ce blog m'interroger sur le monde tel qu'il va et tel que je le rencontre, me poser des questions, tenter des réponses, avancer quelques pistes et faire naître des pistes de réflexion dans la tête de ceux qui voudront bien me lire...
Plus prosaïquement, les articles que j'écrirai seront classés en quatre catégories bien distinctes.
D'abord, les articles liés à mon voyage : mon carnet de bord pour partager mes émotions, mes angoisses, mes joies, pour ne ps me sentir trop seule quoi !
Ensuite, assez régulièrement, le portrait brossé de quelqu'un que j'aurais rencontré en route, et qui m'aura interpelé, et que j'aurais envie de vous faire rencontrer.
Il y aura aussi des articles un peu plus fournis, un peu plus fouillés, qui parleront de sujets que j'aurais côtoyé pendant mon périple, et qui auront le plus possible trait aux fleuves : une communauté en lutte pour son identité, un conflit écologique, un village ou une ville dont je voudrais restituer l'ambiance...
Enfin (mais là il faudra être patient !) chaque fleuve aura droit à des restitutions bien plus importantes et complètes, faites avec le recul nécessaire : un point de vue un peu décalé, d'une voyageuse qui n'est ni ethnologue, ni historienne, ni géographe, ni journaliste... qui est peut-être un tout petit peu de ce méli-mélo, ou alors un petit peu autre chose, et qui donne son impression, son ressenti, sur les quatre fleuves avec qui elle aura vécu quelques mois...

 Et d'ailleurs, pourquoi les fleuves ?

Partie dans les Andes péruviennes pour quelques semaines voilà deux ans, j'ai découvert l'immense complexité d'un espace naturel qui s'étend sur des milliers de kilomètres. L'importance qu'un tel espace pouvait prendre dans la vie quotidienne de ceux qui l'habitent, dans leur manière de voir le monde, dans la définition d'eux-mêmes, dans leur interaction avec le reste de la planète. J'ai eu envie de retrouver cette sensation de totalité ; non pas, cette fois, par le biais d'un massif montagneux (j'en parcourrai pourtant quelques uns pendant mon voyage !), mais par celui des fleuves ; et quels fleuves ! Ces quatre-là endossent depuis des millénaires leur rôle d'inspirateurs, d'unificateurs, de séparateurs, de fondateurs, de cours chargés de significations mythiques et mystiques ! Leur complexité se lit dans l'image-même que l'on se fait d'eux. Les longer, de la source au delta, les interroger en profondeur, eux et ceux qui les peuplent, ce sera le joli fil rouge de mon voyage...